Dubreil Jacotin Marie-Louise

ALGEBRE
ELEMENTS DE BIOGRAPHIE

Marie-Louise Dubreil-Jacotin (1905-1972) est une mathématicienne française, spécialiste d’algèbre. Son nom est Jacotin, Dubreil est le nom de son mari, mathématicien lui aussi.
Marie-Louise Jacotin fait des études secondaires au lycée Jules-Ferry de Paris, où son professeur de mathématiques est Anna Cartan .
Après le baccalauréat elle prépare le concours d’entrée à l’École normale supérieure où elle est reçue deuxième. Cependant, pour une femme à cette époque cela n’est pas suffisant ! Une circulaire du 2 mars 1912 considère que l’école est réservée aux hommes. Marie-Louise est rétrogradée à la 21e place, juste après les 20 premiers du classement qui, eux, sont admis. Finalement suite à une intervention du ministre de l’Instruction publique, Édouard Herriot elle sera inscrite l’année suivante comme élève externe en surnombre. Elle suit les conférences de l’École en parallèle des cours de la faculté des sciences. Elle obtient l’agrégation en 1929 puis une bourse pour entreprendre des recherches de physique mathématique (mécanique des fluides, équations d’ondes) à Oslo.
Elle épouse Paul Dubreil , jeune mathématicien lui aussi en juin 1930 et le suit en Allemagne où elle rencontre Emmy Noether . Cette rencontre sera déterminante pour la suite de sa carrière et son choix de se spécialiser en algèbre. En Italie elle rencontre aussi Levi-Civita qui travaille dans le même domaine qu’elle.

À la rentrée 1931, Paul Dubreil succède à Henri Cartan à la faculté des sciences de Lille. Marie-Louise soutient sa thèse de doctorat sur la mécanique des fluides (1934) à Paris et est chargée de recherche de la Caisse nationale de la recherche scientifique (ancêtre du Centre national de la recherche scientifique) à Rennes et est chargée du cours Peccot au Collège de France.
Pendant de nombreuses années, son mari et elle seront nommés dans des universités assez éloignées : l’un à Nancy, l’autre à Rennes puis à Lyon, à Poitiers.
D’abord attirée par la physique théorique, et à la suite de sa rencontre avec Emmy Noether , elle s’oriente vers l’algèbre et la théorie des nombres et réunit autour d’elle un groupe d’algébristes.
En 1954 elle est directrice de recherches au CNRS et est nommée à la faculté des sciences de Paris jusqu’à la fin de sa carrière.

Elle a contribué au rayonnement de l’algèbre et en particulier son livre Leçons d’algèbre moderne a été largement diffusé.
Elle s’intéresse également à la place des femmes dans les mathématiques et les sciences. et publie des articles sur des femmes scientifiques célèbres.
Victime d’un accident de la circulation elle meurt en 1972.
Elle a été (semble-t-il) la première femme à obtenir une chaire en université en France. Elle est considérée comme une des mathématiciennes les plus éminentes du 20e siècle