Entretiens avec des mathématiciens. L’heuristique mathématique.

Lichnérowicz, André ; Berge, Claude ; Joyal, André ; Kuiper, Nicolaas ; Malgrange, Bernard ; Pisot, Charles ; Riguet, Jacques ; Thom, René

Résumé

La brochure expose la relation de quelques chercheurs aux mathématiques, à travers des entretiens, en faisant apparaître la part de l’inconscient dans le travail créateur. Une grille expose au départ différentes phases d’une oeuvre créatrice. Les chercheurs présentent les mathématiques comme ensemble de règles, ensemble d’objets, construction équilibrée, puissance de l’esprit, vérité universelle, refuge, combat,… et veulent obtenir organisation, simplicité, unité, cohérence,… ; tout en relativisant parfois l’importance des aspects : démonstration, rédaction, logique déductive, au profit de l’imagination, des associations d’idées, d’objets ou de concepts.

Quelques exemples d’opinions sur les mathématiques et de remarques sur la recherche :
André Lichnérowicz : « l’art le plus abstrait », une école de « probité intellectuelle », « un témoignage du mode de fonctionnement de notre esprit » ; « rêver est une activité fondamentale en mathématique »
Claude Berge : « un ensemble d’objets » : plutôt que de les présenter oralement, il préfère les approcher « avec un papier et un crayon » puis en « polir (la forme) avant de la présenter au public » ; il y a plaisir esthétique dans des « raccourcis » des raisonnements logiques.
André Joyal : « une activité humaine comme les autres, ce n’est pas une question de talent par exemple, c’est une question de motivation, c’est une question émotionnelle » ; « la créativité vient du plaisir trouvé dans l’activité » ; « derrière (un problème compliqué) il y a quelque chose de très simple ».
Nicolaas Kuiper : « comprendre de la façon la plus efficace, la plus merveilleuse, des théorèmes (…) enveloppés dans un ensemble de notions qui les rendent évidents » ; son travail en recherche est une sorte de « guerre ».
Bernard Malgrange : en plus d’un travail, une distraction, « un refuge », un jeu « comme les échecs », « où on a toutes les données en main : la solution dépend du temps qu’on y passe, de l’effort, de l’imagination puis de la chance » ; « les choses se mettent à vivre » quand on commence à trouver.
Charles Pisot : « elles procèdent de deux choses : 1.l’expérience, la physique, la chimie, 2.la théorie des nombres » ; il faut se détacher de la réalité par le raisonnement, même si la réalité suscite des choses » ; elles enseignent « l’humilité », l’existence d’une « règle est essentielle au mathématicien » ; en recherche « on travaille à autre chose, et brusquement un déclic, on sent qu’on a réellement fait un pas nouveau ».
Jacques Riguet : « elles sont libératrices » ; « l’univers des mathématiques est un palais structuré » ; et, en recherche « c’est plutôt une forêt vierge à explorer » ; un problème on le résout ou pas, d’un seul coup tout se dénoue » mais souvent « ce qu’on trouve en cherchant une solution à un problème est plus intéressant et fructueux que cette solution ».
René Thom : « langage théorique universel », « elles ne devraient pas seulement être utilisées comme instrument, elles peuvent servir de guide théoriquement dans un grand nombre de disciplines » ; « la réalité est mathématique » ; il apprécie les problèmes de géométrie « ils sont énigmatiques » et souligne l’importance de connaître ce qui motive un problème pour avoir envie de l’étudier.

Notes

Cette brochure est l’objet d’une recension dans le Bulletin de l’APMEP n° 370.

Données de publication

Éditeur IREM de Lyon Villeurbanne , 1989 Collection Publication de l’IREM de Lyon Num. 67 Format 14,5 cm x 24 cm, 109 p.

ISBN 2-906943-14-2

Public visé enseignant, formateur, tout public

Type monographie, polycopié Langue français Support papier

Classification