Une des activités de recherche développées dans le cadre de la Théorie Anthropologique du Didactique (TAD) ces dernières 15 années a été la conception, mise en oeuvre et analyse de parcours d’étude et de recherche (PER), aux niveaux secondaire et universitaire. L’implémentation et analyse de ces PER ont eu un double but : d’un côté, évaluer les conditions écologiques et épistémologiques qui facilitent ou empêchent la transition du paradigme de la visite des oeuvres, vers le paradigme du questionnement du monde ; et, d’un autre côté, l’étude et la modification des phénomènes didactiques identifiés et qui veulent être modifiés.
Malgré ces expériences, la conception, implémentation et analyse des PER présentent plusieurs questions ouvertes. Une de ces problématiques est décrite par Bosch (2018) et concerne la manque d’outils didactiques et épistémologiques disponibles pour les étudiants et les enseignants afin de gérer le PER, décrire et institutionnaliser les savoirs qui apparaissent pendant le processus d’étude. L’implémentation d’un PER comporte toujours un changement très important au niveau des savoirs : il existe une transition importante entre le modèle épistémologique dominant, souvent caractérisé par des savoirs statiques et bien délimités, et le savoir que va faire émerger le PER, qui sera provisionnel, collectif et à valider. Les outils utilisés viennent des transpositions des dispositifs de recherche tels que les cartes de questions et réponses, et la dialectique média-milieu.
Les auteurs présentent une étude rétrospective des différentes implémentations des PER afin d’identifier et étudier ces outils méthodologiques, ainsi que son évolution au sein des différents niveaux scolaires (enseignants et étudiants) qui ont le mieux fonctionné.