Alors que l’idée de Friedrich Froebel du jardin d’enfant (Kindergarten) pour l’enseignement précoce a été un succès mondial, le « Spielgaben »(jeu-cadeau), qu’il concevait comme son équivalent pour le niveau médian, n’a pas été utilisé dans le sens universel et global que Froebel lui attribuait. Conçu comme en ensemble de blocs de construction de formes géométriques de base, il n’était pas censé constituer seulement un jouet de plus, mais les symboles concrets des structures de la matière, tout autant que de l’esprit humain, qui agiraient dans le jeu de l’enfant comme stimulants pour le développement de l’esprit et l’orientation dans un monde complexe.
La forme spécifique de cette idée émerge de la « Naturphilosophie » Romantique (RNP) – à laquelle Froebel participait comme philosophe et scientifique (cristallographe) : fondée sur l »Identitätphilosophie » de Shelling, RNP a développé un concept de la nature qui postulait l’indivisible unité de l’esprit divin (en tant que créateur de la nature), des structures de l’esprit humain, et de la structure dynamique de la nature elle-même. RNP remplaçait ainsi les concepts mécaniques, matérialistes et autoréférents de la science moderne en préparant le terrain pour les concepts contemporains sur matière et esprit, pris tous deux comme des systèmes de champs ou de forces, de symétries et d’auto organisation.
Ainsi, le concept de Froebel semble être apte à inspirer et unifier les idées contemporaines sur le rôle des structures, de l’auto organisation, et de la symétrie, dans l’enseignement des mathématiques, de la physique et de la chimie.
L’article décrit le jeu, ainsi que les utilisations pédagogiques imaginées par Froebel, puis examine comment ces objets et idées, en particulier le concept de symétrie, pourraient être réutilisées dans l’enseignement d’aujourd’hui.