La figure et la lettre. La subversion de la figure par la lettre et la construction d’une analyse algébrique. p. 311-350.
Auteurs : Lubet Jean-Pierre ; Friedelmeyer Jean-Pierre
Résumé
Le calcul différentiel et intégral de Leibniz a d’abord eu pour objectif l’étude des courbes, et ses concepts viennent se former sur la réalité de figures préexistantes. Avec Euler, l’analyse s’érige en une théorie des fonctions, le rôle premier est alors accordé à des « expressions de calcul » dont Lagrange revendiquera le caractère algébrique, mais qui restent susceptibles d’une interprétation géométrique à posteriori. La puissance autonome de la lettre se manifestera plus nettement avec l’introduction par Arbogast, Servois et quelques autres d’un calcul direct sur les « caractéristiques » des opérateurs du calcul différentiel ordinaire et du calcul aux différences finies. Le soutien intuitif de la figure, considérée jusque-là comme la principale source de l’évidence géométrique, s’avère insuffisant et suspect en regard de l’indétermination féconde du symbole algébrique. la substitution de la lettre à la figure induit en même temps une réflexion plus générale sur la langue et les signes par lesquels elle s’exprime. Mais cette substitution est souvent mal fondée, et elle suscite les interrogations et les critiques qui vont conduire, avec Cauchy, à une nouvelle conception de la rigueur analytique.
Notes
Chapitre de l’ouvrage La figure et la lettre.
Données de publication
Éditeur Presses universitaires de Nancy Nancy , 2011 Collection Histoires de Géométries Format A4, p. 311-350 Index Bibliogr. p. 348-350
ISBN 2-8143-0081-4 EAN 9782814300811 ISSN 2115-6492
Public visé enseignant, formateur
Type chapitre d’un ouvrage Langue français Support papier
Classification
Mots-clés