Depuis 2004, à raison d’une session annuelle, un séminaire de recherche pluridisciplinaire est organisé la première semaine de juillet. Sous le titre générique « Du mot au concept », le travail consiste en l’étude d’un mot unique afin d’en déterminer les statuts épistémiques dans divers secteurs de recherche où il entre en usage au titre de concept.
Chaque année un mot nouveau est mis à l’étude, et au cours de chaque session, des recherches conduites dans divers champs disciplinaires sont présentées. Pour cette cinquième édition du séminaire annuel « Du mot au concept », le mot PREUVE a été travaillé.
La philosophie, les mathématiques, la technologie, l’éducation, les psychologies, pour s’en tenir aux champs disciplinaires représentés dans ce volume, sollicitent largement le concept de preuve. Sans doute revêt-il des acceptions diverses. C’est à la présentation de cette diversité que s’attache la présente publication. En forme de manifeste, le propos se veut délibérément théorique comme pour résister à l’injonction d’utilité pratique qui prétend orienter la recherche en sciences de l’homme et de la société en général, et en sciences de l’éducation en particulier.

Sommaire
– Nicolas Balacheff : cK¢, un modèle pour relier connaissance et preuve en didactique des mathématiques
– Raymond Duval : Preuves et preuve : les expériences des types de nécessité qui fondent la connaissance scientifique
– Ion Vezeanu : La preuve ontologique
– Nicolas Giroud et Sylvain Gravier : Preuve mathématique : induction et absurde
– Gérard Drouët d’Aubigny : Réflexion statistique au confluent du souvent vrai, du probable et du tenu pour preuve
– Fabien Girard : La preuve judiciaire : entre logique et culture Réflexions comparatistes sur la recherche de la preuve
– Melissa Barkat-Defradas, Raphaël Belaiche et Rim Hamdi-Sultan : Quelles preuves pour l’identité ? Contribution de la linguistique légale au domaine juridique
– Marie-Ange Grondin et Dominique Berger : La preuve en médecine, l’ « évidence based médicine », sa parenté avec l’éducation ?
– Sylvain Max et Marc Gandit : Vers un modèle intégratif du concept de « preuve sociale »