L’enjeu principal de la thèse est d’appréhender les mathématiques à l’oeuvre dans un contexte (à ma connaissance) vierge de toute étude en didactique des mathématiques – la formation professionnelle spécialisée – que bon nombre d’élèves de l’enseignement spécialisé rejoignent au terme de leur scolarité obligatoire. J’introduirai mon propos en définissant ce que recouvrent les terrains de l’enseignement spécialisé et de la formation professionnelle spécialisée dans les cantons de Suisse Romande. Je montrerai comment, en tant que responsable pédagogique du système sur lequel a porté l’étude – le Centre de formation professionnelle du Château de Seedorf (dans le canton de Fribourg), je m’y suis pris pour collecter des données et rendre compte des analyses, en ayant recourt à un instrument de recherche original : la narration (groupe ddmes, 2012). Et je détaillerai le cadre théorique constitué pour l’occasion, lequel repose sur un socle central défini par Conne (2003) et articule divers concepts empruntés aux théories didactiques actuelles, ainsi qu’aux travaux de N. Rouche (1992). Je poursuivrai mon propos en présentant les principaux résultats issus des analyses, organisés selon trois niveaux d’appréhension des mathématiques au sein du système : un niveau interinstitutionnel et deux niveaux intra-institutionnels : celui des investissements de savoirs et celui des interactions de connaissances. Je conclurai en discutant des perspectives que ces résultats permettent dès lors d’envisager, à la fois pour la formation professionnelle spécialisée, l’enseignement spécialisé et la didactique des mathématiques.