Laurent Schwartz, médaille Fields 1950, évoque dans l’introduction son enfance dans le « jardin d’Eden » que fut la maison de campagne familiale où naquit sa passion pour les papillons. L’ouvrage est ensuite découpé en trois parties.
La première étant « les années de jeunesse »(1915-1944) : la révélation des mathématiques, normalien et amoureux, trotskiste, un chercheur dans la guerre, la guerre aux juifs.
La seconde étant « au seuil de la science » (1945-1980) : l’invention des distributions, militer – enseigner – chercher, une reconnaissance internationale, la réforme de l’Ecole Polytechnique.
Et la troisième, « au coeur du combat politique » (1955-1997) : l’engagement algérien, pour un Viêt-nam indépendant, la lointaine guerre afghane, le comité des Mathématiciens. De nombreuses anecdotes apportent un éclairage sur des mathématiciens connus comme Hadamard ou Dieudonné.

Ce livre est une contribution importante non seulement à l’histoire des mathématiques (les distributions, la réussite et les échecs de Bourbaki) mais aussi à la sociologie du milieu du 20e siècle (mariage et tuberculose, conservatisme et antisémitisme, stalinisme et trotskisme, Ecole Polytechnique). Tout au long de ses souvenirs d’étudiant, de chercheur ou de réformateur de l’Ecole Polytechnique, l’auteur fait part de ses réflexions sur la construction de son savoir, sur la genèse de ses découvertes et plus généralement sur l’enseignement.
Ce livre est un démenti de l’image caricaturale du scientifique aliéné par ses recherches et isolé du monde qui l’entoure.