« Le moyen âge, cette invention du XIXe siècle, passe pour un long intermède d’obscurantisme… On sait aujourd’hui que cette fiction positiviste ne reflète pas vraiment la vérité historique. Pour preuve, l’appétit avec lequel les lettrés médiévaux ont voulu accueillir les savoirs et pratiques savantes les plus raffinés de leur époque : les sciences arabes. Ces dernières, sur toutes autres, avaient plusieurs siècles d’avance.
Apparues à Bagdad vers 700, elles avaient ensuite essaimé dans le monde andalou.
Ces érudits arabes s’étaient inspirés de la pensée grecque … [Mais] réduire leur oeuvre à la traduction de cet héritage serait cependant malveillant et faux. Ils ne l’ont pas seulement interprété : ils l’ont aussi enrichi et transformé par leurs propres recherches. Plus tard, il en ira de même pour les Latins [vis-à-vis des Arabes ou de leurs transmissions]. Au fond, on ne fait que retrouver là l’effet de cette vertu, commune à l’Humanité, d’assimiler les créations de l’Autre en les métabolisant. Une vertu qui ne livre toutefois ses plus beaux fruits que dans les cultures ouvertes et tolérantes ».

Voici les textes du dossier :
* Repères dans un millénaire (4 pages dont 3 en deux colonnes situant historiquement en parallèle monde arabe et monde latin, de 498 à 1498).
* Penseurs et traducteurs (, ar-Râzî ; Constantin l’Africain ; Chartres à l’école des Arabes ; Al-Khayyâm « en pré-Descartes » ; … ).
* D’une astronomie l’autre.
* Un rayon peut en cacher un autre (al-Haytham et l’optique … ).
* Arithmétiques de croyants (… de Boèce au jeu « Combat de nombres »).
* Deux visions du monde (… géographies …).
* La médecine arabe …
* L’encyclopédie brasse les cultures (d’Isidore de Séville – VIIe siècle – à Barthélemy l’anglais – 1472 -).
* La physique du mouvement entre Aristote et Galilée.
* Nicole Oresme, un mathématicien citoyen, « ecclésiastique ouvert et engagé ».
* Un héritage trop longtemps méconnu.