Bien inconfortable, le rôle des mathématiques dans l’enseignement secondaire ! À force d’être utilisé depuis trois siècles comme un outil de sélection permettant de dégager une élite, cet enseignement si formateur a tout bonnement perdu une partie de son sens… On n’étudie plus les mathématiques pour faire des études scientifiques, mais pour se garder ouvertes les portes des grandes écoles. Des voix se font entendre pour un repositionnement de cette discipline. Mais les inerties pèsent lourd dans un pays tourné vers le passé et fasciné par la sélection…

Contrairement à ce que laisse entendre le titre du dossier, il ne s’agit pas d’une charge contre les mathématiques, bien au contraire. Il s’agit d’une réflexion visant à redonner aux mathématiques la seule place qui leurs convienne, celle de discipline de culture et de formation. Alors que s’engouffrent dans les filières S des foules d’élèves peu (ou pas) intéressés par les mathématiques, qui cherchent simplement des classes « d’excellence ». Et qui rendent difficile un enseignement de qualité en mathématiques…

Naturellement, pour ce type de dossiers, une lecture critique s’impose. Voyez en particulier la façon peu honnête de minimiser la baisse du nombre des bacheliers S après 1995 (graphique p. 27 : chercher l’erreur !)

Le dossier traite 5 thèmes actuels et brûlants :
– Les sciences, victimes collatérales
– Programmes : un siècle, deux réformes seulement
– Lutter contre l’échec avec le socle commun
– Zéro pointé pour l’égalité
– A l’infini, plus si possible (Olympiades, concours, clubs, rallyes, salons.)

Une série d’encadrés, portraits de personnages médiatiques incontournables, complète l’ensemble (Denis Guedj, Claude Allègre, Main à la Pâte, Pierre Léna, écoles de commerce, Jean-Pierre Bourguignon, Stella Baruk, etc.)