de Gua de Malves Jean-Paul

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Jean-Paul de Gua de Malves (1712-1786), prêtre, philosophe et mathématicien français.
Né à Carcassonne dans une famille noble, ancienne et ruinée par les spéculations du système de Law, il embrasse la carrière ecclésiastique, mais attiré par les sciences, il vient à Paris après un séjour en Italie et il étudie en particulier les mathématiques.
En 1741, il publie Usage de l’analyse de Descartes pour découvrir sans le secours du calcul différentiel, les propriétés, ou affections principales des lignes géométriques de tous les ordres qui lui ouvre les portes de l’Académie royale des sciences, et présente d’autres traités contenant des démonstrations sur le nombre de racines des équations algébriques et montrant également sa grande érudition en mathématiques. Quelques années plus tard la vivacité de son caractère l’éloigne de l’Académie des Sciences, et il occupe la chaire de philosophie au Collège de France.
On s’adressa à lui pour la traduction de la Cyclopaedia or Universal Dictionary of Arts and Sciences de Chambers. Il se passionna pour ce travail, y intéressa les plus grands scientifiques, en élargit l’ambition au delà de la traduction, jusqu’à entrer en conflit avec les éditeurs. Il se retira de cette entreprise non sans avoir donné une forme et une base qui seront continuées par Diderot et D’Alembert dans l’Encyclopédie dont Gua de Malves a le mérite d’avoir eu la première idée.
On lui doit aussi des traductions, dont celle des dialogues d’Hylas et de Philonoüs du philosophe anglais George Berkeley qui montre sa connaissance de la philosophie et des langues.
Son caractère entier, voire son entêtement, le firent échouer dans ses projets, qu’il s’agisse d’extraire de l’or des rivières du Languedoc (il dressa pour cela une carte des contrées aurifères des Cévennes), de créer une publication périodique réunissant les travaux scientifiques, philosophiques et économiques, ou encore de lancer un emprunt sur les jeux de loteries qu’il n’hésitait pas à désigner d’emblée comme des impôts déguisés (comme le rappelle Condorcet dans son Eloge, à l’Académie).
Une importante partie de ses travaux fut publiée dans ses mémoires à la fin de sa vie.
Il meurt à Paris en 1786, presque invalide à la suite d’un accident et dans un état proche de l’indigence.