Sur la couverture, en blanc sur fond violet, deux loups se font face, comme le reflet l’un de l’autre dans un invisible miroir qui partagerait verticalement cette première de couverture.
Il s’agit d’un album sans texte construit autour d’une suite de doubles pages au sein desquelles on voit un loup affrontant son double. L’expression du titre est le seul indice permettant à chaque lecteur d’écrire son histoire.
Sur la page de gauche essentiellement blanche, on voit une tache dans laquelle on reconnait un loup et, sur celle de droite le même, mais plus délavé; comme si l’on avait replié la page et qu’elle s’était ré-imprimée sur la page qui lui fait face. On tourne les pages et les deux loups sont toujours là, face à face, avec la charnière du livre qui joue le rôle d’un miroir. On tourne les pages et les deux silhouettes de loups sont toujours là, symétriques, qui se toisent, se menacent et se battent. Et puis, au milieu de l’album, la charnière les absorbe dans une tache qui s’étire et fait penser à un test de Rorschash !
Les loups ressortent de la tache, d’abord la tête puis le corps entier et le mode graphique s’inverse : l’image un peu délavée est maintenant du côté gauche.
Soudain la symétrie des doubles pages est rompue : seul le loup de droite se relève.et se penche vers son adversaire en tendant la main.
Puis on retrouve les deux loups debout, s’éloignant l’un de l’autre, à nouveau mimétiques, comme dans un miroir. Et la boucle est bouclée : de nouveau, ils s’observent dans une illustration semblable à celle de la première double page, les partes gauche et droite s’étant inversées.
La fin reste ouverte : amitié ? nouveau combat ?