Images, Imaginaires, Imaginations. Le point de vue vectoriel, son application à la physique. p. 279-324.

Résumé

« L’enseignement scientifique, qu’il soit secondaire ou supérieur, ne saurait se limiter aux seules mathématiques sans engendrer une perception tronquée de la réalité. Le développement des mathématiques s’est fait en grande partie sous l’impulsion d’un questionnement d’origine physique; la physique trouve son langage dans les mathématiques, mais celles-ci à leur tour, construisent leurs concepts pour mieux rendre compte de la réalité physique. D’où cette interrogation soulevée de façon permanente par la philosophe des sciences qui sommeille en chacun de nous : par quel miracle les êtres mathématiques abstraits (par exemple les nombres complexes pourtant longtemps appelés imaginaires) se plient-ils si bien à la description et à la compréhension des êtres physiques de la nature ? L’utilisation des nombres complexes par la théorie de l’électromagnétisme a quelque chose de mystérieux et de fascinant à la fois : ce sont les nombres imaginaires qui donnent l’outil le mieux adapté, le plus efficace à rendre compte de la réalité physique. De sorte que les élèves de l’enseignement technique semblent être ceux qui ont le moins d’états d’âme à accepter les nombres complexes : ils s’introduisent naturellement dans la gestion des courants sinusoïdaux, pour généraliser les lois d’ohm, développées d’abord dans l’étude des courants continus. Qu’on ne s’y trompe pas, cependant. Cette absence de problème posée par l’utilisation des nombres complexes en physique peut très bien signifier une certaine perte de la richesse du sens qu’ils portent en eux et que les différents chapitres présentés ici voudraient dégager. Acceptés facilement certes, mais parce qu’ils ne correspondent plus qu’à des symboles opérationnels, il est essentiel que ce caractère soit lui aussi replacé dans l’histoire des sciences du XIXe siècle, en particulier celle de l’électricité. C’est l’objet de ce chapitre. … Longtemps l’électricité était apparue comme quelque chose à la fois de mystérieux et pourtant de bien réel. La polarité, le magnétisme, les lois de l’induction magnétique obligeant à orienter l’espace, tout cela va contribuer à animer un espace géométrique qui, d’Euclide jusqu’à Descartes reste statique et inerte, pour en faire cet espace de la physique moderne chargé de tensions, de lignes de force et parcouru d’ondes de toutes sortes. » (texte de l’auteur)

Notes

Chapitre de l’ouvrage Images, Imaginaires, Imaginations.

Données de publication

Éditeur Ellipses Paris , 1998 Collection IREM – Epistémologie et Histoire des Maths Format 17,5 cm x 26 cm, p. 279-324 Index Bibliogr. p. 53-54

ISBN 2-7298-4819-3 EAN 9782729848194 ISSN 1298-1907

Public visé enseignant, formateur Niveau licence, lycée, terminale Âge 17, 18, 19

Type chapitre d’un ouvrage Langue français Support papier

Classification